jeudi 10 décembre 2009

Sortie de la clinique

Je suis sorti de l'hôpital dans l'après midi. Enfin !

Dans ce billet je vais essayer de décrire comment j'ai vécu des quelques jours à l'hôpital, ce qui s'y est passé et dans quel état j'en suis sorti.

Je serais donc resté 2 nuits à l'hôpital. Voici ce qu'il s'est passé durant ces 3 derniers jours.

Mardi 8 décembre : admission à l'hôpital à 10h à jeun depuis 9h.
- A 10h30 environ après une vingtaine de minutes de queue, j'ai récupéré les clés de ma chambre. Il s'agit d'une chambre individuelle avec une mini télé et un fauteuil. Confort sommaire mais somme toute suffisant pour 2 nuits. Chose notable : la chambre bénéficie d'une énorme baie vitrée avec vue sur l'extérieur.
Je ne sais pas si c'est le stress, mais les quelques heures me séparant de l'opération sont passées relativement vite. Pourtant j'ai passé pas mal de temps à attendre.
Entre 11h et 12h j'ai fait une radio du genou et une prise de sang.
Avant 14h j'étais rasé sur toute la jambe à opérer (une infirmière m'a rasé au rasoir électrique du haut de la cuisse aux orteils), douché à l'éosine (tout seul) et élégamment vêtu seulement d'une légère tunique bleu.
- Vers 14h30 un infirmier vient me chercher pour m'amener au bloc opératoire.
L'opération a eu lieu vers 15h30-16h.
A mon arrivée au bloc opératoire j'ai été accueilli par l'anesthésiste. Celui-ci s'est mis en charge de m'endormir la jambe. Cela a été le moment le plus désagréable. Les principales raisons : il faisait relativement froid, j'étais stressé, le fait que l'on me mette complètement à poil pour me faire des piqûres n'a pas aidé non plus, et puis les piqûres de l'anesthésiste bien que pas spécialement douloureuses sont malgré tout désagréables.
Qu'a fait au juste l'anesthésiste ? Il m'a installé une perfusion. Ensuite pour endormir la jambe il a dû faire 2 piqûres dans la jambe. La première tout en haut de la cuisse pour attraper un nerf. La deuxième dans la partie supérieure et extérieure de la fesse. Le tout en prenant son temps, en faisant des petits dessins sur mes fesses pour trouver où piquer en utilisant des points caractéristiques de l'anatomie, en utilisant des machines pour confirmer qu'il est au bon endroit et en blaguant pour détendre l'atmosphère.
Pendant tout ce temps je suis nu et c'est le ballet des infirmières à mon chevet... et j'entends l'anesthésiste me montrer une petite leçon de management en félicitant un infirmier qui a sacrifié sa pose clope pour s'occuper de moi.
- Vers 15h30 je pense, les brancardiers m'emmènent dans la salle d'opération. On installe des appareils autour de moi, une infirmière place ma jambe sur un support qui va servir pour l'opération. Après quelques minutes de tremblement de froid et de stress en discutant un peu avec les 2 infirmières qui vont suivre mon opération, l'anesthésiste refait son apparition, m'injecte le produit qui m'endort en quelques secondes.
- Réveil vers 19h environ je crois. Enfin réveil... c'est un bien grand mot. Disons que mes premiers souvenirs remontent à peu près à ce moment là. Je suis de retour dans ma chambre, dehors il fait nuit. Je ne sens absolument pas ma jambe opérée. Celle-ci est équipée d'une magnifique attelle. J'ai du mal à garder les yeux ouverts, je me rendors. Entre 2 petites siestes, je jette un petit coup d'oeil sous les draps je vois 4 petits pansements autour de mon genou. Vers 19h30 ma compagne arrive, je me réveille. Cela me fait très plaisir de la voir. Bon par contre niveau discussion c'est pas encore trop ça. J'ai vraiment du mal à rester éveiller. Elle me confiera quelques jours plus tard que même si elle savait que tout s'était bien passé, cela lui a fait très bizarre de me voir dans ce drôle d'état.
L'anesthésiste a du passé vers 20h pour me dire que tout s'était bien passé, me poser quelques questions sur mon réveil et pour me pincer la jambe afin de me montrer qu'elle est toujours endormi et que c'est normal.
- Vers 21h, après le départ de ma compagne c'est le repas. J'ai pas mangé depuis mon petit déjeuner, cela me fait le plus grand bien ! D'ailleurs cela m'a redonné un peu d'énergie. Je mange en regardant le foot à la télé. Enfin j'ai pas vu grand chose du match. Je me réveillais à chaque but et entre les buts j'ai rien vu.
-Pendant la nuit, environ toutes les 2 heures une infirmière rentre dans la chambre pour changer le produit dans ma perfusion. Alternance entre anti-douleur et antibiotiques.
Entre 2 réveils je commence à sentir le réveil de ma jambe : tout d'abord je sens le drap sur ma jambe, ensuite je commence à pouvoir bouger les orteils...

Mercredi 9 décembre : vu l'agitation de la nuit la frontière avec la veille reste flou...
- A 6h l'infirmière vient me faire ma première piqûre anti-phlébite dans le ventre. C'est parti pour 3 semaines de piqûre journalière et surtout matinale. La jambe continue à se réveiller.
Le réveil de la jambe est quelque chose d'assez remarquable d'ailleurs ! Lors d'une discussion philosophique avec l'anesthésiste, j'apprends que l'anesthésie est calculée pour permettre le passage d'un état totalement endormi à un état totalement réveillé progressivement, de façon pas complètement linéaire, a transition durant environ 24h.
Tout d'abord il y a un retour partiel de la sensibilité, puis progressivement un retour de la réponse musculaire, en commençant par les doigts de pied, puis le mollet et enfin la cuisse et la fesse (d'ailleurs ne pas sentir sa fesse pendant toute la nuit donne une drôle d'impression...), et enfin le retour complet de la sensibilité. J'ai senti ce réveil progressif toute la nuit (toutes les heures lorsque l'infirmière venait me voir je sentais ma jambe un peu plus).
- 8h : petit déjeuner et médicaments. L'infirmière me donne 2 cachets à avaler (anti-douleur et anti-inflammatoire je crois). J'en aurai à avaler 3 fois pas jours pendant 1 semaine.
- Vers 9h30, le kiné de la clinique fait son apparition. Mes muscles sont à peu près réveillés maintenant. On discute quelques minutes puis il me fait faire quelques exercices, à commencer par la contraction du quadriceps (sans l'attelle bien sûr). Assez rapidement je récupère l'usage de ma cuisse et j'arrive même à verrouiller la jambe. Ce qui à priori n'est pas le cas de tout le monde. C'est une bonne nouvelle. Le kiné me fait alors assoir pour plier la jambe jusqu'à 90° à peu près. La flexion à 90° est une condition sin equa none pour sortir de la l'hôpital. J'apprendrais plus tard que une fois l'oedème formé, la flexion à 90° est beaucoup moins évidente.
Enfin dernier exercice : marcher. Enfin marcher est un bien grand mot, mais disons que je peux tout de suite prendre appui sur la jambe, à condition d'avoir l'attelle. D'ailleurs je marche avec les béquilles.
Au bout d'une heure j'ai fini les exercices, mais je compte bien les pratiquer tout seul, ce qui est d'ailleurs conseillé.
- L'après midi arrive vite, mais sera relativement longue... A part une radio en début d'après midi, et quelques aller-retour dans les couloirs, il ne se passe pas grand chose. J'en profite quand même pour faire ma toilette ! Après 24h à alterner chaud, froid, je me sens tout sale, tout plein d'éosine, j'ai une haleine de bouc... La toilette prend du temps avec une jambe dans une attelle. Mais ça fait beaucoup de bien !! surtout de quitter la blouse bleu et de passer un caleçon, un short et un t-shirt.
- Vers 19h le chirurgien passe me voir pour m'annoncer que tout s'est très bien passé, pour s'assurer que je n'ai pas de douleur particulière etc. Il m'explique qu'il a profité de l'opération pour enlever un tout petit bout de ménisque. Il m'explique également que j'ai de gros muscles des jambes et donc de gros tendons, ainsi il a pu me constituer une greffe de 10mm de diamètre alors que d'habitude on tourne autour des 7-8mm. Au moins ce sera du costaud ! On doit se revoir dans 3 semaines pour enlever les points et vérifier que la rééducation se passe bien.
- En fin d'après midi, visite de madame, coups de téléphone de la famille, cela fait du bien de pouvoir discuter avec des gens et ce coup-ci d'avoir un peu plus de répondant que la veille...
- La soirée passe lentement mais surement. Une chose non négligeable à noter : les repas à la clinique sont plutôt copieux et bons !

Jeudi 10 novembre : réveil matinal pour la piqûre et matinée longue...
- En effet à part les infirmières qui m'apportent le petit déjeuner et le repas de midi, je n'ai vu personne. Ah si le kiné est passé 10 min : 3 min pour me dire bonjour et me demander de commencer à faire les exercices, puis 7 min (30 min plus tard) pour me faire faire un peu de flexion.
- En toute fin de matinée, l'infirmière en chef m'apporte mon dossier et m'indique que je peux sortir après manger. De toute façon on ne peut pas sortir avant. La sortie se fait à des horaires strictes, car il faut clôturer le dossier, payer ce qu'il y a à régler etc. Donc pas avant midi.
Je m'occupe quand même en passant des coups de téléphone pour prendre rendez vous avec le kiné, pour trouver une ambulance pour m'emmener tous les jours chez le kiné. D'ailleurs j'ai dû demandé une ordonnance du chirurgien pour les ambulances. Ils ne la donnent pas systématiquement. En effet on m'explique que peu de mutuelles prennent en charge les ambulances et que quand ils la donnaient systématiquement beaucoup de gens se sont retrouvés avec des factures importantes. Il faut donc que ce soit une démarche volontaire du patient qui s'est au préalable renseigné sur la prise en charge de sa mutuelle.
- A 12h pile je suis au comptoir : je n'ai que 12€ à payer pour la télévision. Tout le reste est pris en compte par ma (super) mutuelle !! D'ailleurs chose surprenante, je ne sais même pas combien tout cela à coûté... et je n'en ai absolument aucune idée !
- A 12h30 ma compagne me dépose à la maison. Que c'est bon d'être de retour à la maison !
Je ne peux pas bouger beaucoup plus qu'à l'hôpital mais au moins je suis chez moi, avec mes bouquins, mon ordinateur, ma télé et surtout dans un environnement moins aseptisé.
- L'après midi sera dédié aux coups de téléphone aux potes, à la famille etc. J'ai également trouvé une infirmière qui viendra me refaire mes pansements tous les 2 jours, et des prises de sang 2 fois par semaine.

Il faut maintenant prendre un rythme tranquille pour passer les prochaines semaines...

1 commentaire:

  1. J'adore votre blog, c'est rassurant!Merci! Sans être indiscret, quel est le nom de votre mutuelle ?

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